Les noces de la renarde de Floriane SOULAS

Fragment de livre en guise de mise en bouche :

Elle dépassa des containers malodorants et s’avança jusqu’au mur. La mince fragrance s’arrêtait là. Un choc sourd résonna dans son dos. Mina se retourna brusquement. Une silhouette élancée bondit d’entre les poubelles. Le renard s’ébroua et glapit à son encontre. Mina fut certaine de le voir sourire. Son souffle gela dans sa poitrine. D’un autre bond, il fila dans la rue. L’urgence dévala ses veines. Son cœur se mit à marteler ses côtes. Elle avait besoin de savoir. Ses jambes se mirent en mouvement. Elle ne pouvait pas croire à une coincidence. Mina se mit à courir. À peine sortie de la rue pourtant, elle avait déjà perdu l’animal.
Elle tourna sur elle-même, scrutant les déchets et le trottoir. Une boule de fourrure couleur de flamme jaillit sur sa droite et se carapata ventre à terre dans une rue perpendiculaire. Elle se lança à sa poursuite, déboucha dans une rue un peu plus fréquentée.

Mon avis :

J’ai dû m’accrocher au début. J’ai pensé à abandonner. J’avoue que les cent premières pages m’ont paru longues. Le décor est intrigant, notamment le japon médiéval dépeint par l’auteure. Hikari est un kami, une déesse renarde. Ses sœurs et elle sont des divinités, difficilement atteignables. Pour la (e) lectrice (eur), c’est compliqué de s’identifier à elles. Elles sont émotionnellement froides, voire glaçantes. Je n’aimerais pas avoir des déesses pareilles pour me protéger. Cette distance émotionnelle sert et dessert parce qu’Hikari ne m’a pas plu tout de suite. J’ai mis énormément de temps à m’attacher, mais plus son histoire avançait et plus elle se faisait critique et plus elle se liait à ses humains tout en ayant du mal à laisser son éducation de côté.   

  Mina est attachante. Elle voit les fantômes, lit dans les gens… Néanmoins, elle ne veut pas de ses pouvoirs. Ils ne lui apportent rien, sinon une présence pesante, les souvenirs des gens la parasitent. Elle aimerait pouvoir s’intégrer et toutes ses bizarreries ne jouent pas en sa faveur. Malgré sa grande maîtrise d’elle-même, elle pense s’être trahie. Une de ses camarades de classe, Natsume, a l’air d’avoir percé son secret à jour. Elle n’est que peu surprise quand Natsume vient la voir pour lui demander un service. Un démon tue un yokai innocent. Natsume est une jeune miko sans pouvoir. Elle est bien décidée à se battre contre ce démon et démontrer sa valeur. Réussiront-elles à découvrir et battre ce démon ? 

Ces deux récits en deux époques différentes semblent n’avoir rien en commun. Ça m’a perdue. Au départ, je pensais que cette première partie était là pour introduire la spiritualité de la culture japonaise. Puis petit à petit, je me suis doutée que les deux époques étaient liées. Le dénouement ne m’a pas tant surpris que cela, j’avais presque tout deviné. 

La plume de l’auteure est simple même si peut-être un peu trop descriptive et pas assez de dialogue au début. La balance s’équilibre au fil des pages. J’aime beaucoup l’atmosphère installée après ces 100 pages. Elle est obscure, froide, sanglante et mystérieuse. Par certains aspects, elle m’a un peu fait penser à Inuyasha, de beaux souvenirs.

 En résumé : J’ai hésité à abandonner parce que les personnages manquaient de profondeur et des descriptions longues. Mais après une centaine de pages, j’ai été totalement dedans. C’est une belle enquête. Elle mêle les esprits, le japon du passé et celui du présent. Par contre, j’ai vu la fin arrivée.

Note : 3 sur 5.

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