Premières lignes#119

Premières lignes

Cher.e.s voyageur.e.s,

J’ai modifié le rendez-vous premier paragraphe. Et je me suis rendue compte que ma nouvelle version est très similaire à celle du rendez-vous premières lignes créées par Ma lecturothèque d’où le changement de nom

LE PRINCIPE : CHAQUE SEMAINE, JE PRENDS UN LIVRE ET JE VOUS EN CITE LES PREMIÈRES LIGNES DU RÉCIT. 

Je partage avec vous les premières lignes du livre d’une de mes lectures passés Proie de Rachel Abbott :

Ç’avait été une nuit comme tant d’autres au cours des dernières semaines. Tandis qu’elle scrutait la rue depuis sa fenêtre du deuxième étage, toujours plongée dans l’obscurité à cette heure matinale, elle s’avoua enfin qu’elle n’en pouvait plus.

Elle leva les yeux pour chercher les étoiles dans les interstices entre les immeubles, mais le ciel n’était jamais complètement noir dans le centre de Manchester, toujours pollué par l’éclairage public et les vitrines des magasins. Le grondement incessant de la circulation n’était qu’une musique de fond qu’elle avait appris à ignorer depuis longtemps, mais elle ne parvenait pas à trouver le sommeil, car elle ne savait jamais quand les cris des morts perceraient le silence.

Première résidente de l’aile nord de cet immeuble récemment réhabilité, elle avait savouré son isolement et regrettait presque que de nouveaux locataires aient peu à peu emménagé dans son bâtiment, tandis que l’aile sud demeurait pratiquement vide. Peut-être aurait-elle dû faire davantage d’efforts pour lier connaissance avec ses voisins, leur demander si eux aussi entendaient ces voix. Mais ils ne comprendraient pas. Ils ignoraient sans doute tout de l’histoire de cet immeuble, qui la fascinait et la terrifiait à la fois.

Elle saisit son pendentif de tourmaline noire comme pour se protéger de ce qui se passait dans cette pièce. Elle sentait les esprits qui l’entouraient – les esprits d’enfants qui avaient vécu et étaient morts ici. Au XIXe siècle, le bâtiment avait accueilli le trop-plein de l’immense hospice de New Bridge Street, et à présent ces pauvres âmes perdues étaient tout près, tentant de lui dire quelque chose.

Elle avait des affinités avec les morts. Elle l’avait toujours su, or personne ne la croyait. Cette fois-ci, ces enfants attendaient quelque chose d’elle, mais elle ne pouvait les aider.

Proie de Rachel Abbott
Premières lignes#119 3

Bonne lecture !

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