Cher.e.s voyageur.e.s,
C’est anciennement le rendez-vous premier paragraphe qui est devenu première page pour une raison évidente, je n’ai jamais su me contenter d’un paragraphe mais peut-être serais-je me contenter de la première page ;).
Voici la première page de la version numérique d’une de mes lectures passées Les oubliés de dieu de Ludovic Lancien :
En ce mois de juillet particulièrement chaud, les habitudes se chamboulaient. À peine les rayons du soleil transperçaient-ils la rosée du matin que le village se mourait de ses habitants. Hommes et animaux s’enfermaient à l’intérieur, traquant l’ombre fraîche des maisons. Par terre, le souffle court, chats et chiens s’étalaient de tout leur long tandis que leurs maîtres somnolaient sur le canapé, plombés par la fournaise au-dehors. Les températures exceptionnelles terrassaient les organismes, et ne restait pour eux que la force d’implorer la chute du mercure.
Allongé sur son matelas, Lovren fermait les yeux en essayant de faire le vide. Malgré les volets fermés et le manège serein du ventilateur accroché au plafond, il était en nage. Son petit corps bouillait littéralement. Il sentait que l’étuve qui se refermait sur le village depuis quelques semaines n’était pas la seule cause à ses désagréments.
Il y avait autre chose qui le rendait malade, affaibli. Irritable. Non vraiment, la chaleur n’était pas l’unique responsable. Il se tourna sur le côté en grimaçant. Son dos était trempé, ses muscles lui arrachaient des cris de douleur, comme s’ils poussaient à l’intérieur d’un squelette devenu subitement trop étroit. Et sa peau…
Les démangeaisons avaient débuté au début du mois, faisant progressivement apparaître des marbrures violacées sur ses bras, ses jambes. Le pire se développait sur la poitrine et le dos, où certaines zones étaient presque à vif, purulentes de sang. Il se griffait jusqu’à ce que ses ongles s’ébrèchent, s’abîment dans sa chair. Il passait des nuits blanches à se gratter, encore et encore, jusqu’à en devenir fou.
Soudain, un bêlement le fit sursauter.

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