Cher(e) loulou,
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Mon avis
J’étais attirée par ce livre bien avant qu’il devienne populaire. J’ai loupé de peu une rencontre de l’autrice à la librairie Gibert Joseph sur le boulevard Bonne-Nouvelle à Paris. Le titre autour du temps et le style artistique de la cover étaient très marquants. Bref, j’étais à deux doigts de craquer. Puis, l’avalanche d’avis positifs sur la toile m’a refroidie. Je me méfie des livres encensés : je suis souvent déçue, car je mets la barre trop haut. J’ai donc attendu de l’oublier un peu, puis Netgalley me l’a proposé au bon moment, en version audio.
Cette version n’était pas encore chroniquée, ce qui permettait d’éviter les attentes trop élevées, d’autant que je ne connaissais pas la narratrice : Stéphanie Moussu.
Sa voix est une nouvelle pépite à ajouter à la collection des voix talentueuses. J’adore la sélection de la maison d’édition Voolume : j’y vais les yeux fermés, en totale confiance. Ce n’est pas un coup de cœur immédiat pour cette voix, plus douce que celle d’Adélaïde Poulard, avec une palette moins étendue ; j’avais peur que ce soit monotone. Finalement, pas du tout : grâce à une modulation subtile, sans trop d’aigus ni de graves, elle rend le récit vivant et plaisant. Sa voix correspond parfaitement au caractère de Sophie. La douceur de la narration fait écho à celle de l’héroïne : une combinaison idéalement choisie.
Qu’en est-il de l’histoire et de la plume de Nell Pfeiffer ?
Nous évoluons dans un univers steampunk que j’imaginais aisément dans les années 1900. Sophie est la fille de Victor, l’horloger royal. Il s’occupait des or-anima : des pendules parlantes. Seules les chrono-langues peuvent les comprendre, ce que Victor maîtrisait parfaitement. L’avantage de ces petits objets, c’est qu’ils font d’excellents espions — à condition de ne pas parler leur langue, sinon quel raffut ! Et du raffut, il n’en manque ni au palais royal, ni dans la boutique des De la Pointe.
Victor est décédé peu avant le début du roman. Sophie a repris le flambeau : elle remonte les engrenages au palais, répare des horloges. Lorsque Dimitri, le frère jumeau du roi Charles, lui confie un étrange réveil à réparer, sa vie se complique. Ce réveil est plutôt… une porte sur le temps. Que cherche à faire le prince ? Quelles sont ses intentions ? Sophie risque d’y laisser des plumes. Heureusement, elle peut compter sur Farandole, une montre à gousset perspicace et légèrement mafieuse.
Nell Pfeiffer construit une intrigue déjantée, solide et surprenante. J’ai même échoué à deviner un rebondissement ! J’ai adoré me laisser surprendre. Et je ne sais pas si je suis la seule, mais dans ces montres et horloges parlantes, je vois un mélange de Big Ben et de Lumière. J’adore La Belle et la Bête, donc forcément, ce clin d’œil m’a fait craquer.
En bref
J’adore les voyages dans le temps : ce livre était donc parfait pour moi. L’autrice maîtrise le sujet et l’exploite à fond. Sophie n’est pas une héroïne musclée ou experte en arts martiaux, mais elle est héroïque dans sa normalité, entourée d’instruments mécaniques attachants et farceurs. J’adore. Quant à Stéphanie Moussu, elle accompagne cette aventure avec la douceur et l’humour qu’il fallait.
Note
Citation
« — Excuse-nous, Farandole, implora-t-elle avec compassion.
— Oh, vous savez, j’essaie de me faire une raison. Les gens ne souhaitent plus être surveillés. On commence à prôner le respect de la vie privée et tout le tintouin. Depuis ce fameux Décret Horolurgique, j’ai eu un nombre de propriétaires incalculable! Bon… parfois ce n’était pas qu’à cause de la loi… M’enfin, bref! Le monde préfère ne pas connaître l’heure plutôt que se promener avec nous dans la poche.
On pouvait percevoir dans le timbre nasillard de Farandole une certaine affliction. Sophie l’avait de nombreuses fois entendu ruminer depuis son arrivée, et elle pouvait aisément comprendre son désarroi. »Extrait de
L’engrange-Temps, tome 1
Nell Pfeiffer
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Synopsis
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Temps de lecture
Bonne lecture !
Des fois c’est le cas. Je compte lire ou écouter la suite. J’ai adoré l’univers.