Cher(e) loulou,

Mon avis

J’ai vu beaucoup de livres de Sophie Astrabie tournés sur les réseaux dernièrement. Les chroniques étaient bien souvent positives. Cet été, j’avais besoin de légèreté et le titre de celui-ci m’attirait tout particulièrement. Ai-je bien fait de craquer ? 

Aussitôt ouvert, aussitôt lu. J’ai été ravie de ma lecture. Cette lecture m’aura fait rire et pleurer. C’est toujours bon signe. Sophie Astrabie a une plume pudique, elle rentre en douceur dans l’intimité de ces personnages, pas de détails scabreux, juste l’essentiel. A-t-on besoin de connaître la couleur des sous-vêtements de nos protagonistes pour nous sentir plus proches d’eux ? Non, cette approche en douceur est touchante et renforce finalement la sensibilité de ses deux femmes, mais aussi de Thomas.

Marguerite est une octogénaire qui vient de perdre sa meilleure amie. Elle n’a plus personne à qui parler. La solitude s’abat et elle est dévastatrice pour son moral. Elle rêve de rencontres, de voir du monde, mais comment faire. Allez voir ses voisins pour parler trop forcés et gênants. Multiplier les rendez-vous chez le médecin, s’inventer des maladies imaginaires, l’inventivité, ça finit par s’épuiser. Le sujet se tarit. Alors qu’y a-t-il de mieux que de mettre son appartement en vente pour rencontrer des personnes et combattre l’ennui ? 

Camille est fleuriste, elle vit dans le mensonge. Elle a dit à ses parents qu’elle avait réussi l’examen du barreau. C’est une manière d’enlever la pression parentale pour les belles études et le prestige du travail. Ses parents et sa sœur aînée sont des médecins d’excellence, la cadette devait faire aussi bien, si ce n’est mieux. Elle a tenté l’école de droit à Paris après une première année passable, mais clairement pas passionnante. Camille a continué pour faire plaisir. En parallèle, elle a trouvé un petit travail à temps partiel chez une fleuriste. Ce travail est vite devenu une passion, elle a lâché ses études sans jamais le dire à ses parents. Fleuriste, c’est moins prestigieux que médecin ou avocat.

Depuis, Camille se sent étrangère dans sa propre vie, à part à la boutique. Quand elle rentre chez elle, elle se met derrière sa véranda et invente une vie à ses voisins. C’est son feuilleton de la soirée. Peut-être est-ce l’envie d’un nouveau cadre pour ses feuilletons qui la pousse chez l’agent immobilier ? Mais comment l’expliquer à Thomas, alors elle s’invente un projet de déménagement encore un mensonge. 

Thomas est touché par ses clientes : Marguerite et son attachement évident pour son appartement et Camille, cette fille solaire en attentes du chez elle idéale. Il prend à cœur chacun de ses projets. Certes, il est payé à la commission, mais il aime aider les gens à trouver un foyer qui leur donne envie de rester. 

Je ne t’en dirai rien de plus, car pour savoir comment ces trois vies vont entrer en collision et surtout si les mensonges se casseront la figure, il faudra lire le roman. 

Par plusieurs aspects, cette lecture m’a fait penser à « L’appartement du dessous de Florence Herrlemann ».

En résumé

Camille, Marguerite et Thomas livrent leur histoire avec pudeur et tâtonnement, mais aussi sensibilité et humour. C’est un mélange détonnant qui saura ravir les cœurs, arracher des sourires, mais aussi quelques larmes. 

Si je ne t’ai pas suffisamment convaincu, cher lecteur, sache que je l’ai conseillé à ma maman et elle l’a dévoré autant que moi.

Note

Note : 4.5 sur 5.

Citation

« Sa mère appelait son père « mon ciel breton » parce que son humeur pouvait changer d’une minute à l’autre. Elle s’en amusait, elle le trouvait touchant, cet homme qui s’assombrissait pour des raisons obscures et dont le regard se cachait derrière d’épais sourcils bruns. Sa femme, assurément, était son soleil. Quand Marguerite s’inquiétait des silences de son père, sa mère la prenait dans ses bras et lui murmurait que le soleil tout seul ne pouvait pas faire d’arc-en-ciel. »

Extrait de
La somme de nos vies
Astrabie, Sophie
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Synopsis

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Résumé en image

Temps de lecture

3–5 minutes

Bonne lecture !

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