Premières lignes n°202

« En cette saison hivernale, les landes du Dartmoor offraient un paysage de froidure et de givre. Quittant la route, le 4×4 s’engagea sur une allée accidentée, au bout de laquelle Vito aperçut, derrière les arbres dénudés aux branches enneigées, le charmant cottage qu’il avait loué. Le voyage avait été fatigant, et il n’était pas mécontent d’être arrivé.
 Au moment où il sortait de la voiture, son téléphone portable l’avertit d’un texto. Encore ! s’irrita-t-il en se dirigeant vers la propriété sans prendre la peine de consulter son nouveau message, tandis que le chauffeur sortait ses bagages du coffre.
À peine avait-il franchi le seuil de la maison qu’il fut accueilli par une douce chaleur. Un feu de bois réconfortant flambait dans la cheminée ancienne. De quoi se laisser gagner par un sentiment de sécurité, se dit-il, tout en passant une main lasse dans ses cheveux noirs, que la brise avait ramenés sur son front. Mais c’était hors de question. Il n’était pas un poltron. Il ne s’était pas enfui, comme l’en avait accusé son ex-fiancée. Il aurait tenu bon et serait resté à Florence s’il n’avait pas fini par comprendre que c’était justement sa présence qui attirait les paparazzis et alimentait la presse à scandale. »