Nuit Nigériane de Mélanie BIRGELEN

Cher(e) voyageur(e), je sais que certaines d’entre vous attendent ma chronique avec attention.

Ma Critique :

Mélanie Birgelen nous embarque au Nigeria avec son roman « Nuit Nigériane ». Elle nous raconte une tranche de vie avec une plume efficace et un rythme maîtrisé. Ce roman est beau et franc. Les nerfs à vif, il nous délivre une histoire qui saura vous impliquer… 

L’amour et la haine se côtoient sans états d’âme. Le Nigeria est un pays en plein essor. Il décolle, pourtant les mentalités ont du mal à suivre. Olujimi est un fils de bonne famille. Il a fait des études d’avocat avant d’abandonner pour laisser libre cours à son esprit créatif. Il a créé son style, puis ses vêtements et sa marque. Il nourrit son compte Instagram de son humeur, son look de fashion boy et sa franchise.

Il est plus franc avec ses followers qu’avec sa propre famille. Il est nourri, logé et blanchi. Il n’a pas besoin de travailler. C’est un tableau idyllique pour certains, et pourtant la vie n’est pas rose avec Olujimi. Son style avant-gardiste et non genré dans une société où la religion a encore énormément de prise sur les gens est difficile à assumer. Son style plaît. Son compte Instagram décolle. Il est invité à participer à la « fashion week » à Berlin et pourtant tout dégringole. 

La popularité attire les haters. Malheureusement avec les réseaux sociaux, ce genre de personne exerce leur petit pouvoir sadique avec l’efficacité d’un couteau aiguisé. Il tranche dans le vif. Olujimi l’apprend à ses dépens. Y aura-t-il des personnes prêtes à lui tendre la main ? La journaliste qui essaie de le contacter par tous les moyens fait-elle partie des altruistes ou des haters ? Olujimi arrivera-t-il à trouver sa voix ? Cédera-t-il à l’appel du mariage de raison et à la petite vie bien rangée à laquelle le destine sa vie de famille ?  

C’est au rythme de la musique d’Abuja tout en percussion chaleur et sensualité que vous découvrirez un pays contrasté. Le pays de la parole aux femmes via Chimamanda Ngozi Adichie, mais aussi un pays encore très traditionaliste et par la même occasion homophobe. Certaines scènes pourraient vous choquer, néanmoins la réalité est encore plus dure à digérer. La jeunesse évolue avec le rêve de vivre l’amour libre, pourtant la réalité est difficile à accepter. 

Mélanie Birgelen signe un premier roman réussi, porteur d’espoir et engagé. Le Nigeria est dépeint avec ses failles et ses fastes. Le portrait est beau et terrible à la fois, il n’en est que plus saisissant.

Conclusion :

En bref, c’est très franchement une belle surprise, un portrait brut et complexe d’un pays en plein essor. J’ai été agréablement surprise par ce premier roman réussi de Mélanie Birgelen, qui dépeint le Nigeria avec ses failles et ses fastes. Je recommande ce livre à tous ceux qui souhaitent découvrir une histoire touchante et une plume talentueuse.

Citation :

« Les souvenirs sont acides, il faut anesthésier d’urgence cette érosion en lui. Il attrape le premier verre qui lui tombe sous la main – une bière – et l’écluse en un rien de temps. Il sonde ensuite du regard la foule présente ce soir. Comme souvent, des diplomates du monde entier et de tout âge côtoient des artistes locaux en vogue. Il garde d’abord ses distances, les amis d’Hannah semblent éclectiques au premier regard mais les conversations tournent généralement autour des mêmes sujets. Ils ne se lassent pas d’analyser les Nigérians et leurs extravagances, de s’inquiéter des problématiques environnementales, de faire des parallèles entre le Nigeria et ses voisins ouest-africains. »

Synopsis :

Notation :