Elle et son chat de Makoto Shinkai et Naruki Nagakawa

Les paravers de Millina

il y a 2 ans

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Mon avis

La couverture de ce livre est un message de douceur. Quand je l’ai emprunté à la bibliothèque, j’avais besoin de cette douceur. Les avis étaient aussi dithyrambiques. Je me suis lancée, légère, et j’ai été conquise par ces histoires de vie. Quelle bonne idée de découvrir les maîtres à travers les yeux de leur compagnon à quatre pattes ! J’ai passé un bon moment, léger et tellement addictif.

Les auteurs vont de point de vue en point de vue, de chat en chat, de narratrice en narratrice. 4 parties, 8 narrateurs différents, la maîtresse et son chat pour chaque chapitre, cela pourrait passer pour des nouvelles indépendantes, mais ce n’est pas le cas. Tout est relié.

L’histoire des maîtresses vue et racontée par leur chat. Cookie, Chobi, Mimi et les autres offrent des portraits tendres de leur patron. C’est de l’amitié fusionnelle. Chacun s’apprivoise, se cherche. Les chats viennent adoucir une vie qui n’est pas tendre, permettant à Reina comme Aoi de reprendre contact avec la vie.

Leur affection grandit et leur loyauté s’intensifie. Les maîtresses racontent aussi leur vie, et leur cohabitation plus ou moins houleuse avec leur maître chat. C’est mignon tout plein, et réconfortant. Une belle parenthèse. Pourtant, ce n’est pas que léger. Les auteures abordent le deuil, la culpabilité, mais aussi l’enfermement, mais surtout la phobie sociale.

Différents portraits :

Miyu est perdue, hagarde dans sa relation amoureuse. Elle est plus banale, touchante, mais sans plus. L’auteure commence par elle. Puis elle va crescendo dans ses portraits. Miyu nous permet de mesurer le mal être, mais aussi de se rendre compte que le malheur dépend de notre ressenti. Chobi est un jeune chat abandonné et Miyu le sent perdu comme elle. Elle veut combler le vide. L’inverse est-il vrai ?
Reina, l’artiste, l’incomprise. Elle est casanière. Elle ne connaît que l’art. Elle ne fréquente pas les autres. Elle s’ouvre pourtant à mimi. Enfin, elle lui donne à manger. Et Mimi s’invite. Elle prend ses aises. Elle la bouscule, l’observe. Reina compose avec. Est-ce qu’une étape vers les autres ? L’élément déclencheur pour avancer ?
Aoi est enfermée chez elle. Ou plus exactement dans son chagrin. Pour elle, c’est impossible de mettre le pied dehors. Elle n’a pas le droit. Elle ne peut pas. Elle pleure. Elle n’avance plus comme figer dans le temps. Sa mère ne sait plus quoi faire pour la sortir de cet état d’hébétude. Elle lui ramène Cookie, un chaton. D’abord, Aoi ne réagit pas puis Cookie sait se faire aimer. Leur relation est simple. Est-ce que Cookie permettra à Aoi de poser un pied dehors ?
Kuro le chat de gouttière, le chat fort qui n’a besoin de personne. Un chat empâté, mais qui a vécu mille aventures. Ce chat qu’on imagine avec un bandeau de pirate ou avec une cicatrice sur l’œil. Il s’est invité chez Shino pour ses vieux jours. Cette femme d’âge mûr qui subit sa vie et laisse les autres l’empiéter. Peut-être que l’expérience de Kuro et son air de karaté chat lui sera-t-il de bons conseils ?

Et puis, il y a le vieux sage, John. Le chien qui parle au chat. Je n’en dirais pas plus. Il est peu présent, mais tellement envahissant. Un petit coup de cœur pour ce sage.

En résumé

Ce roman ressemble à une nouvelle. Les portraits s’enchaînent sans suite logique, enfin c’est ce que l’on pense. Chaque portrait est différent, attachant ou touchant à sa manière. Une belle découverte pour un moment cocooning et super plaisant.

Note

Citation

« Rien qu’en m’entendant faire, Mimi commence à se trémousser. Elle est trop mignonne. Dès que je pose l’assiette de miettes de thon devant eux, elle se jette dessus. Son invité y goûte du bout des dents, circonspect ; il est visiblement surpris.
Regarder les chats me rassérène. Je décide de grignoter quelque chose, moi aussi. Un pot de Häagen-Dazs dur comme de la pierre, à cause du congélateur trop froid.
— Même vêtue de haillons, mon cœur est paré de brocart, dit-on ; eh bien moi, même logée dans un taudis, je mange de la glace Häagen-Dazs ! »

Extrait de
Elle et son chat
Myriam Dartois-Ako
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