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Un goût d’enfance de Claude Couderc

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Cher(e) loulou,

Mon avis

Le petit est touchant. Il ne connaît que la pauvreté, l’amour d’une mère et la violence d’un père. Celui-ci ne fait que boire la moitié de sa paie. Leur famille vit dans un immeuble délabré, pauvre, toujours prêt à s’effondrer. Le petit rêve s’en contente avec sa voisine, la découverte du corps et les goûters chez la Madame Pozzi. Tout roule pour lui. 

Quand son grand frère vient leur rendre visite, lui qui a réussi, bien habillé et fort, mais aimant. Il connaît la douceur et non les coups. Leur différence d’âge confond les gens. Ils sont comme un père et un fils. Cette confusion fait rêver le petit et si son frère était son père tout serait plus doux. Il a réussi lui. Il ne boit pas l’alcool du ménage lui. 

Sa sœur qui est partie en Afrique pour faire l’infirmière a plus tôt bien réussi aussi. Et si elle et son frère étaient sa vraie famille, le petit n’aurait pas honte. Ses habits ne seraient pas remplis de trou ou toujours trouvés dans les fonds d’aide sociale et déjà portés par d’autres. Il ne rêve pas d’être riche, mais juste de porter des affaires neuves et une maman qui ne trime pas au travail. Ce rêve est humble. 

Vivi est sa compagne des soirées chaudes d’été. Bien que jeunes, le petit et Vivi s’aiment et se tripotent dans le cabanon même si interdit de tremper le biscuit, car si Vivi est curieuse, elle veut se préserver du mariage. Est-ce qu’un amour d’enfance est fait pour durer toujours ? Vivi et lui se sont promis à la vie à la mort. Le collège n’est-ce pas un peu tôt pour avoir une relation sexuelle ? À cette période où la notion de consentement n’est pas encore claire, ne peut-il pas y avoir de l’abus ? 

Le petit se laisse aussi abuser, Claude Couderc n’y va pas par quatre chemins. Est-ce une façon de dénoncer des comportements abusifs sur une personne pas assez mature pour s’en rendre compte ? C’est décrit dans attardement et c’est peut être le plus choquant. Est-ce que notre génération se pose plus de questions dénonce plus ?

Claude Couderc a une plume fluide et aussi chaleureuse que les journées qu’il décrit. Elle offre un contraste frappant avec la vie de misère du petit. Son écriture est marquante. 

En résumé

Je n’en attendais rien. J’avais simplement envie de le sortir de ma PAL. Au final, cette lecture aura été une belle aventure et une source de réflexion et de questionnement.

Note

Note : 4 sur 5.

Citation

« Quand il a vu la frangine, il s’est essuyé les mains avec un torchon posé sur le dos d’une chaise, a fermé le bouton du poste, les bras ballants, s’est éclairci la voix en toussant et a fini par bredouiller d’un souffle :
— Sois courageuse, ma fille !
Il m’a semblé sincèrement ému. Deux heures plus tard, on l’a vu revenir du bistrot sincèrement bourré.
Décidément, cette semaine était la semaine des larmes, du malheur et des regrets. Le lendemain du départ de ma sœur, Humphrey Bogart nous a annoncé qu’il retournait en Indochine. »

Extrait de 
Un goût d’enfance
Claude Couderc
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Synopsis

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Temps de lecture

2–4 minutes

Bonne lecture !

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