Les anneaux de pouvoir Saison 1 de John D. PAYNE et Patrick MCKAY

J’ai longtemps hésité à vous faire la critique de cette série. J’ai adoré, mais je ne savais pas bien comment transmettre mon ressenti sans trop en dire. Les producteurs ont mis un point d’honneur à respecter le graphisme de la trilogie Le seigneur des anneaux de Peter Jackson. Une prédominance de vert, blanc et de gris qui est respecté ainsi que le bleu acier caractéristique des grottes des nains. Les premières images de paysage rappellent à s’y méprendre avec la maison d’Elronde tout en étant différente. Mon œil esthétique était conquis. 

L’intrigue est au début assez floue. Les motivations de Galadriel pour chasser et traquer Morgoth et son serviteur Sauron sont limpides comme de l’eau de roche. Cependant, j’ai eu l’impression d’être ensuite catapultée auprès des pieds velus et des hommes des terres du sud en attentes d’un événement. 

Les réalisateurs profitent de cette accalmie pour nous les présenter. Les pieds velus sont peureux, vivent en communauté. Les nouveautés ne sont pas à leur goût. Néanmoins, l’air change. Quelques choses se préparent, les pieds velus sont aux aguets. Tous sauf Nori et son acolyte de toujours Poppy. 

J’ai mis plus de temps à me faire au nouveau visage de Galadriel. Certes, l’actrice qui joue Galadriel a les cheveux blonds et longs, mais la ressemblance s’arrête là. Dans la communauté de l’anneaux, Galadriel fait l’effet d’une reine sans âge et androgyne. Dans la série, elle est au contraire féminine et en même temps dure comme l’acier. Elle est moins impressionnante, plus petite et pourtant elle en impose. Morfydd Clark est une actrice qui m’a impressionnée. Elle incarne Galadriel avec classe et panache. Elle ne correspondait pas à mes attentes pour les raisons énoncées plus tôt, pourtant je me suis faite à son jeu, à son histoire. Sa soif de vengeance, son amour pour ses disparus m’ont fait vibrer. J’avais envie de mordre et de griffer Elronde, son ami de toujours. Qui mieux que lui pourrait la comprendre ? Pourtant, il est tellement lâche et passif. Il s’écrase. Ce premier aperçu de ce personnage emblématique est fort des films était assez ratés. L’épisode des nains et son amitié pour Durin vont le faire remonter dans mon estime. Par contre, physiquement, il ne correspondait pas du tout à l’idée que je me faisais d’Elronde. Il est plus petit, plus fluet mais aussi plus espiègle. Un petit clin d’oeil au sourire qui pointe son nez quand les hobbits se retrouvent dans le retour du roi. Elronde avait fait tomber le masque. Robert Aramayo, en tout cas, a un jeu plus chaleureux. Son personnage tout en contradiction mais acceptant ses torts gagne en puissance. J’avais clairement plus d’atomes crochus avec lui. 

Resté auprès du roi Elf, il se voit confier une mission de la plus haute importance. Pour se faire, ils auraient bien besoin des nains et de leur savoir-faire. Heureusement, Elronde a une connaissance qui pourrait les aider. Cependant, quand il va quérir de l’aide, on lui ferme la porte aux nez. Durin le prince des nains lui bat froid. Leur affrontement est fracassant. Elronde semble en très mauvaise posture.

Les hommes du sud et leur combat contre l’invasion d’orc guidé par Adar est une partie qui m’a bien moins plu. Je n’ai pas accroché Arondir et Browyn. Ismael Cruz et Nazanin Boniadi ont un jeu plus faiblard comparé aux autres. Leur relation qui se construit est fleur bleu, elle dénote, elle ne semble pas naturelle. Théo, le fils de Browyn n’arrange pas les choses car il semble trop âgé pour être son fils. Son lien avec sa mère sonne plus fraternel. J’avoue que les passages avec ces trois personnages me donnaient parfois envie de zapper. 

J’ai eu un petit coup de cœur pour le personnage de Nori. Elle est la plus sauvageonne d’entre eux et avec son amie Poppy, elles sont toujours en quête d’une nouvelle aventure. Cependant avant de souhaiter quelque chose, il aurait fallu y réfléchir à deux fois. Une étoile laisse un drôle de cadeau, aussi dangereux que fascinant. L’étranger semble aussi faible qu’un enfant, mais ses pouvoirs sont immenses. Nori décide de l’aider malgré les réticences de Poppy. Roh, qu’est-ce que j’adore quand Poppy essaie de la raisonner !

Lloyd Owen est un autre acteur qui m’aura fait vibrer. Il joue Elendil. Il éclipse son fils Isildur avec son charisme. Où est-ce Isildur pas encore assez mûr qui se laisse écraser ? 

Les deux autres personnages qui m’ont fait totalement craqués sont Durin et sa femme. Qu’est-ce qu’ils sont joviaux, complices et ils se portent un respect mutuel magique. Les scènes de papouilles sont tellement crédibles, l’amour leur sort par les pores de la peau. Chapeau bas à ses deux acteurs qui ont enflammé l’écran. 

La fin tant attendue et les révélations ne m’ont pas franchement surprises. Je m’y attendais et cela ne m’a pas gêné le moins du monde. L’intrigue ne repose pas seulement sur le mystère de Morgoth et de Sauron, c’est sa force. L’évolution des différents personnages, voilà ce qui me tenait le plus à cœur. 

En bref, cette première saison est pour moi une réussite. Dans l’ensemble, les acteurs sont convaincants, leur jeu est impressionnant. Les décors et les costumes sont enchanteurs. J’ai été subjuguée par l’univers qui s’offre à nos yeux.