Joséphine Baker : résiste de Sophie de Mullenheim et Alice Dussutour

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Mon avis :

Alors tout d’abord merci édition Fleurus de m’avoir accepté pour ce service presse. Ce sera ma première expérience avec cette maison d’édition. J’avoue que c’est une réussite. C’est à refaire. Ce titre s’adresse à de jeunes enfants entre 8 à 11 ans. Le texte a donc un vocabulaire adapté. Il reste riche, mais sans trop, pour ne pas perdre son lecteur. L’auteure accompagne certaines notions de notes en bas de pages concises et pédagogiques. Les références historiques sont annotées pour les expliquer. C’est appréciable, car à ces âges la seconde et première guerre mondiale n’est que peu évoquée à l’école. 

Pour un public âgé, cela peut paraître une biographie épurée surtout pour les connaisseurs. Je n’en suis pas une. J’ai lu juste son portrait dans « Culottées » de Pénélope Bagieu. J’ai donc enrichi mes connaissances et son rôle de Joséphine Baker dans la résistance. 

Sophie de Mullenheim fait le choix de faire intervenir un autre protagoniste ; fictif. Elle met les Allemands sur la trace de Joséphine Baker. Son protagoniste est un homme quelconque responsable de la culture et de la propagande. Il cherche des artistes qui pourraient aider le parti. Il est persuadé que Baker est une espionne. 

Mais personne ne le croit. Il ne lâche rien. Il monte un dossier à charge. Le soldat allemand fictif est humain. Il est sur sa piste et il est fasciné par son intelligence. Je me suis presque attachée à ce personnage. Il est une porte d’entrée pour le lectorat sur les news international et un point de vue externe sur le personnage. On peut se demander si les Allemands ne l’ont pas soupçonné d’autant qu’elle avait affiché son inimité pour le régime nazi aux vues et à la barbe de tous. Elle est connue. C’est une actrice en vue. Elle la rend intouchable. C’est aussi une belle histoire d’une femme passionnée et passionnante. Il aura eu une vie trépidante et assez mouvementée. Cette femme m’impressionne. Il était difficile d’être une femme en 1940 en France, mais une femme noire c’est encore pire. Elle faisait face au machisme et au racisme.

L’auteure a su traduire le machisme et la méchanceté associée. Pourtant, elle est adaptée à un jeune public. Le machisme justifie le non-intérêt des Allemands pour Joséphine Baker. L’auteure a su jouer du machisme pour le transformer en armes. 

Sophie de Mullenheim réussit à se mettre à la hauteur de son lectorat. Elle agrémente son récit d’illustration pour aérer son histoire. Les illustrations sont un reflet fidèle de l’histoire. Pour un lectorat, un peu plus âgé, les illustrations peuvent paraître superflues, car le style et la composition des chapitres sont déjà allégés avec un bon rythme et du suspense. Il se dévore. Bravo à l’auteur pour avoir réussi à y être pédagogue, à instruire son électorat et tout en ne le perdant pas dans des digressions ou ou dans les éléments qui sont trop complexes.  

Pour ce qui est des illustrations, elle marque les moments clés du roman et de la vie de Joséphine Baker. Elles sont pertinentes. Elles sont appropriées, même si elles ne sont pas essentielles. Ils sont bien dosés et bien placés. Ils essaient de retracer son charisme. Après ce n’est clairement pas mon style de dessin, ils sont simples, utilisent des couleurs chaudes et ont un aspect très enfantin. Ils sont très plats, il manque le volume et le relief pour être immergé. Mon côté artistique est un peu chagriné.

En résumé, ce livre sera donc une belle introduction à la vie de Joséphine Baker. Elle a fait énormément pour la France. La France est son pays d’adoption. Le pays lui a permis d’être une actrice et elle voulait lui rendre la pareille. Elle le lui a rendu au centuple. Préparez-vous à être emporté dans un portrait humain attachant et éblouissant ! Chapeau, je recommande aux petits comme aux grands qui veulent commencer à s’informer sur Joséphine Baker. Ça peut être une très bonne introduction à découvrir avec les enfants, ça peut être sympa.