Je me suis laissé tenter par ce film pour une seule raison : le réalisateur était le même que celui qui m’en avait mis plein les mirettes avec The Greatest Showman. J’ai proposé à une amie d’y aller, et c’est chose faite. Je ne savais pas que c’était un biopic ; la seule image que j’avais en tête, c’était celle du singe et de la blonde en train de danser. Bref, ce n’était pas très représentatif de Robbie Williams, même si j’avoue ne pas bien connaître le personnage.
Clairement, ce n’est pas le côté biopic qui m’a intéressée. Je ne suis qu’une novice dans ce genre de films. Je ne connais de Robbie Williams que ses chansons. Sa façon de se représenter en singe et de se déprécier dès les premières minutes donnait le ton. Comment en est-il arrivé là ?
Si, au début, j’étais perturbée par ce personnage de singe — cette vision qu’il a de lui-même —, je me suis ensuite laissé prendre au jeu. Personne ne réagit face à ce singe, car c’est ainsi qu’il se perçoit. Cependant, pour les autres, il n’est pas ce singe, mais un humain comme les autres. Il grandit dans une ville anglaise peu aisée. Sa mère est une femme travailleuse, et son père a la tête pleine de rêves… et de bière. C’est également un amoureux de la musique et des chanteurs comme Sinatra, un rêve qu’il a transmis à son fils.
Puis il part, pour un applaudissement et un billet de cinq dollars, laissant son fils et sa femme sans nouvelles. Cet abandon traumatise son fils. L’appel de la scène est plus fort que l’amour paternel, même si la scène ne lui rendra jamais autant que son fils l’aurait fait.
Pourtant, Robbie idéalise ce père parti, qui ne jurait que par la célébrité et « ce truc » (le don). Il va tout faire pour l’obtenir. Cependant, il ne connaîtra pas que des réussites. Il foire ses examens. Son audition frôle le désastre. Que ressortira-t-il de tout cela ?
Le début du film met du temps à se mettre en place. J’ai eu peur de m’ennuyer. Je me demandais : Mais quand son rêve commence-t-il à devenir réalité ? Va-t-il chanter ? Où sont ses concerts en solo ? L’attente était là. Ce petit garçon et cet adolescent n’ont vraiment pas de chance. Il n’est pas doué en sport, son dossier scolaire est catastrophique… Il risque le renvoi. Le casting pour un boys band est sa dernière chance. Pourra-t-il se faire une place dans le groupe et décoller ? Pour l’instant, il se contente des chœurs et des frasques.
La drogue coule à flots, l’alcool aussi. Il continue sa route. Pourtant, Robbie est un artiste frustré : il n’a jamais rêvé d’être dans les chœurs, mais bien sous les projecteurs. Sa vie commence par la frustration et l’échec. Est-ce que ce sera ainsi toute sa vie ? Est-ce pour cela que son père est parti ? Parce qu’il n’était pas assez ? Ce sentiment d’échec le poursuivra toute sa vie.
C’est tellement triste… Il se voit comme un singe ou, plutôt, comme quelqu’un de disgracieux et faible. Même si je n’ai pas forcément apprécié son comportement lorsqu’il intègre le boys band ou sa manière d’agir avec sa femme, j’ai ressenti de plus en plus d’empathie pour lui. C’est un artiste incompris, un homme blessé. Heureusement, il a une grand-mère géniale et aimante, mais il n’a d’yeux que pour son père. Pourtant, ses véritables piliers sont sa mère et sa grand-mère. Son refuge, ses constantes. Les scènes avec ces deux femmes sont puissantes et poignantes. L’émotion m’a emportée.
Les musiques et les chorégraphies sont juste incroyables. Elles arrivent au bon moment et offrent des pauses agréables, magnifiquement exécutées, comme dans The Greatest Showman. J’ai tellement aimé la bande-son que j’ai acheté un album de Robbie Williams en rentrant chez moi, histoire de revivre certains passages du film et de réécouter ces chansons qui m’ont transportée.
La fin du film m’a laissée en larmes, et mon amie Daniella était dans le même état. Elles ont coulé pendant au moins un quart d’heure. Ce final était une apothéose, une explosion d’émotion brute et intense.
En résumé
C’est une surprise totale et éblouissante. Le début est lent, j’étais déphasée peut-être le singe… Puis la passion et sa tristesse étaient palpables, l’empathie s’est éveillée. J’ai fini en larmes.
