Cher(e) loulou,
Table des matières
Mon avis
Gwenaelle Lenoir est journaliste, elle signe son premier roman avec l’histoire de César. César est une personne qui a réellement existé et son métier aussi. Un homme ordinaire, amoureux avec une famille est amené à faire un travail inhumain. Il photographie les morts dans un hôpital. Ils sont morts d’attaque rebelle. Pourtant, les traces de bleus, les contusions et autres blessures font plus penser à de la torture.
Le lecteur comprend vite que dans le pays de César, parler et exprimer une opinion n’est pas admise. César, à force de photographier les victimes, se rend vite compte que le discours des informations et la réalité de terrain sont dissemblables. Il ne peut s’empêcher de commencer à voler ses photos et les ramener chez lui. Si personne ne sait la vérité sur les morts à part lui, il ne les laissera pas s’échapper de sa mémoire. C’est son premier acte de rébellion. Un acte inconscient et dangereux. D’homme quelconque avec une conscience, mais aussi une trouille bleue. Comment est-il devenu un témoin protégé ?
D’entrée de jeu, le roman est dur, il ne souffre aucune concession. L’horreur de la guerre explose devant vos yeux. Le pire c’est que l’on ne peut rien faire. Notre homme n’est jamais nommé à part au début, son pays pourrait être un autre, la période se devine à travers la technologie. Sans aucun repère, le lecteur plonge dans l’horreur. Il pourrait être en Russie ou en Syrie, enfin si l’on ne connaît pas l’histoire de César. Cela s’entend.
Ce livre serait à mettre dans toutes les mains, car il permet de ne pas oublier ce que signifie une démocratie, mais aussi d’être libre. L’histoire de César devrait au moins servir à cela.
Gwenaelle Lenoir a réussi ce premier roman, même si quelques petites choses m’ont empêchée de rentrer complètement dans ce roman. Effectivement, son personnage principal manque de sentiments, la peur est décrite, mais on ne la ressent pas. Le récit est très journalistique et il reste en surface au niveau des émotions.
Débat lors des délibérations du prix Extime :
Est-ce que l’auteure n’aurait pas volé l’histoire de César ?
L’auteure écrit à la première personne. J’ai eu l’impression qu’elle l’avait rencontrée… Mais elle utilise son nom, et écrit une fiction à la première personne du singulier. Le point de vue interne semble confirmer un échange et pourtant, l’auteure le dit elle-même lors d’une rencontre, elle ne l’a jamais rencontré. J’avoue que cette révélation m’a déçue. J’ai eu l’impression d’être floué et je n’étais pas la seule. En fait, elle aurait mieux fait d’écrire dans son prologue qu’elle s’était inspirée de l’histoire de César. Cependant, ses premiers mots portent à confusion.
Ceci dit, je ne suis pas puriste, j’aime qu’elle raconte son histoire. Elle mérite d’être racontée et son livre mériterait un prix à part.
En résumé
Ce livre est à part un inclassable. L’auteure s’inspire d’un homme qui s’est levé contre l’injustice, l’horreur et la dictature. Sa vie mérite d’être connue. Il n’a pas de voix, il vit actuellement caché et sous protection, mais ses actions sont connues. Peut-être qu’un jour, il pourra parler en son nom et raconter son histoire avec ses mots. Sa présentation serait cependant à revoir pour éviter toute confusion entre fiction et biographie.
Note
Inclassable !
Citation
Tony n’avait pas pu tous les mettres dans les tiroirs, mais il n’en avait mis aucun. Ils étaient seize alignés, cote à cote sur des brancards aux poignées poisseuses. Salim déposait les certificats de décés dans les casiers « départ », un à un, après chaque série de photos. Il ne faisait jamais ça, d’habitude. Il n’est jamais là durant les prises de vue, d’habitude. Mais il était là, le doigt masquant le haut de la feuille où sont inscrits le nom et la cause du décès.
Synopsis
Réel direct
D’autres avis sur la toile
D’autres livres de l’auteure
C’est son premier livre.
Résumé en image
Temps de lecture
Bonne lecture !
