Cher(e) loulou,
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Mon avis
J’ai eu un peu de mal avec l’écriture au début. Elle est parfois particulière, recherchée comme si l’auteure cherchait à prouver son savoir et sa maîtrise de la langue. Les mots sont anciens, marquant une autre époque, mais le temps de s’y habituer. Cependant, l’avis de l’auteure sur le racisme est flou justement à cause de cela. Heureusement dans le deuxième tiers, l’auteure se rattrape et l’histoire commence à se faire captivante. Ce défaut de rythme explique ma grande difficulté à me lancer et à être dedans. Ce livre quoique court est quand même resté deux semaines sur ma table de chevet.
Après je suis un peu injuste, j’étais en Égypte et donc quand le rythme a repris, j’avais des villes et des trésors architecturaux à découvrir. Ces deux tiers restants étaient très bons. Randi Pink parle du massacre de Tulsa à travers une romance adolescente. Une romance faite de mots, de poème et de conviction politique, Isaiah et Angel n’ont jamais été amis à l’école. Angel était la cible des moqueries d’Isaiah. Tous les deux sont élevés à Greenwood, un des quartiers noirs, les plus chanceux, l’accès à l’éducation est bon, malgré la pauvreté et la ségrégation toujours bien présente.
Ils sont au lycée et ils ont un bon niveau. L’accès à l’éducation a forgé leur conviction politique et leur caractère. Les tensions avec le Ku Klux Klan les ont fait grandir et mûrir avant l’heure. Ils ont à peine commencé à vivre et déjà ils énoncent leur opinion comme une vérité universelle.
Chacun de leur côté avec leur idole, un travail pour la professeur de lettres pourrait bien rapprocher ces deux âmes de révolutionnaires. L’amour peut-il naître entre Isaiah et Angel ? Leurs convictions politiques seront-elles un obstacle ou au contraire les aideront-elles à mieux se connaître et à grandir ensemble ?
Ce roman jeunesse est une belle découverte rien que pour les faits historiques, même si j’aurais aimé qu’il soit plus fouillé. Cependant, elle est adaptée à un jeune public. J’ai apprécié tout particulièrement les débats. Sans être une incitation à avoir des opinions politiques, c’est une sensibilisation aux droits de l’homme. C’est difficile pour nous d’imaginer que certains ont fermé les yeux sur ce massacre, pourtant ne l’avons nous pas fait avec le Rwanda. Commencer à en parler, c’est reconnaître les faits, reste à savoir si cela permettra à notre société de ne pas répéter les mêmes erreurs ?
En résumé
Le premier tiers n’est pas facile à lire. L’auteure pose et explique des mots de vocabulaire, mais ses propos manquent parfois de fluidité. Une fois passé ce cap, le discours est plus clair, les convictions et les débats politiques plus faciles à suivre. La romance allège ce fond et rend le tout prenant et intrigant. Une romance qui fait réfléchir.
Note
Citation
« Le succès de Greenwood rappelait immanquablement à Angel cette citation célèbre de l’écrivain :
Le succès laisse toujours des traces.
Angel voyait la sagesse de Washington se révéler dans tout Greenwood. Elle la voyait également dans la voie ferrée qui séparait le Tulsa blanc du Greenwood noir. Ces rails étaient toujours bien présents dans les consciences de part et d’autre. C’était injuste, aucun doute là-dessus, mais l’homme leur avait permis de prospérer côte à côte dans la ségrégation. Et la croissance florissante de Greenwood prouvait qu’il avait eu raison, Dieu ait son âme. »
Extrait de
Angel of Greenwood
Randi Pink
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Synopsis
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