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Gros Tracas pour Charlie Vega de Crystal MOLDONADO

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Coucou les Loulou,

D’abord, un petit point sur moi, car forcément je suis un peu plus nuancée du fait de mon métier. Mon avis sur la grossophobie peut en heurter certains je m’en excuse d’avance.

Je suis pharmacienne, et les variations de poids chez mes patients m’inquiètent. Pourquoi ? Une perte ou prise de poids importante peut signifier un mal-être. De plus, si vous me dites surpoids et inactivités, je pense à diabète, tension et difficulté à respirer. Si c’est de la grossophobie, alors j’assume, même si mon intention est plutôt d’aider et de donner des clés pour aider mes patients. Sans aller sur la boisson protéinée et ne plus se faire de vrai repas, comme la maman de Charlie. Je commencerais par revoir la consommation de sucre, de soda et les fast foods, sans aller vers le sport, je parlerais d’aller marcher ou même de musculation douce. J’ai personnellement utilisé ses méthodes pour perdre du poids.

Sur X, il y a des posts qui accusent les professionnels de santé d’être grossophobes. Je suis désolée, mais quand nous apprenons les facteurs de risque pour les maladies chroniques, le premier et commun à beaucoup, c’est l’obésité. C’est donc une attention à l’autre. Après si le professionnel de santé est méprisant face aux poids du patient, effectivement c’est autre chose.

Notre société est dans la dénonciation, parfois cela fait changer les choses, mais d’autres fois c’est à l’excès. J’aimerais que l’on ne confonde pas la phobie et l’attention à l’autre. De plus en plus, dans ma vie professionnelle, je me demande si je peux l’aborder avec tel ou tel patient au comptoir. J’ai pris mon courage à deux mains avec un patient. Il était ravi des conseils et m’a dit : « Ah merci d’en avoir parlé ».

Bon, j’arrête la petite parenthèse.

Mon avis

Je suis encore une novice des light novels, pour l’instant, toute celle que j’ai lue, partage toute le même défaut. Elles sont descriptives et assez plates au niveau des sentiments. Si je me suis lancée dans la lecture de cette Light Novel, c’est en partie grâce à sa couverture et à la chaleur qui s’en dégage. L’autre argument est qu’elle est proposée par Akata, une maison d’éditions dont j’aime beaucoup la ligne éditoriale.

J’ai beaucoup aimé. Le livre se lit comme une bouchée de pain.

L’auteure fait intervenir différents moyens de communication : les dialogues, les pensées de Charlie, ainsi que les SMS. C’est donc très fluide et très immersif. La plume est facile, et pleine d’émotions. J’ai vite accroché à l’histoire. Charlie Vega est une jeune fille, tout en courbe, un petit peu en surpoids et donc elle a du mal à s’accepter.

Dans son entourage, les idées nocives sur le poids et les courbes n’aident pas à s’accepter. Son rapport au corps est donc loin d’être positif. Sa mère est toujours au régime et se nourrit essentiellement de barre protéinée. Sa meilleure amie est mince et elle est belle. Elle mange ce qu’elle veut sans jamais prendre un gramme. Elle attire le monde. Elle est l’opposée de Charlie. Charlie ne peut s’empêcher de lui en vouloir d’être comme ça, parce qu’elle l’envie.

Amélia a une vie de rêve, un corps de rêve et surtout, elle n’a pas besoin de faire quoique ce soit pour attirer les garçons. Ceci peut expliquer pourquoi Charlie n’ose parfois pas se confier à Amélia. Surtout quand celle-ci prévoit des virées shopping dans des magasins où Charlie ne trouve jamais de vêtements à sa taille.

Attention ! Amélia ne pense pas à mal, elle n’a simplement pas ce problème et ne le voit pas. Charlie, quant à elle, reste muette, elle ressasse toute seule dans son coin. Elle aimerait qu’Amélia soit plus attentive à elle, et qu’elle s’adapte. Heureusement, Amélia a d’autres qualités, et elle va avoir son lot de problèmes. Crystal Moldonado s’empare aussi de ses problèmes que l’on ne voit pas. Elle invite son lecteur à se décentrer.

Vous l’aurez compris, ce roman est accès grossophobie. Grossophobie, ce mot pour moi, n’a pas de sens. Pour moi, notre société tend à mettre des mots sur tout et en abuse. Si je m’inquiète qu’une patiente prenne du poids, suis-je grossophobe pour autant ? Attention, mes parents sont les premiers à voir quand je prends un kilo, au début, c’était l’angoisse. Charlie, c’est la même chose, mais pour plusieurs kilos. Je comprends qu’à l’adolescence, cela peut être difficile pour s’accepter.

Cependant, l’auteure soulève un point intéressant sur une relation toxique avec la mère de Charlie. Depuis que Charlie a perdu son père, sa mère a changé, elle avait des courbes comme Charlie. Elle a fait régime et leurs relations se sont tendues. Les piques de sa mère sont nocives, méchantes et négatives. Quoi que fasse Charlie, tout se recentre sur son apparence ! Elle est bonne élève, mais elle n’est pas félicitée pour ça.

C’est difficile à comprendre, car la mère de Charlie a été grosse. Elle sait ce que ça fait, mais avec sa fille, elle ne soulève pas les bons leviers. Elle ne lui dit jamais qu’elle est belle. Charlie a parfois même la sensation qu’elle aurait préférée que sa fille soit Amélia. Elle est quand même dans une relation où sa mère est très présente, elle est toxique. Et malheureusement même si Charlie finit par s’en ouvrir avec sa mère, l’argument est vite résolu et peu crédible. L’auteure a créé une relation qui se dégrade, mais j’ai eu l’impression qu’elle ne savait pas comment la faire évoluer ou la résoudre. C’est pourtant un motif de grande colère et d’incompréhension chez Charlie.

Charlie Vega adore aussi écrire, donc on va lire un peu ces textes. Sa mère voudrait qu’elle se concentre plus sur son régime que sur ses textes. C’est terrible et montre un dysfonctionnement relationnel.

Certains d’entre vous ne seront peut-être pas d’accord, mais je comprends le souci de sa mère. Je ne partage simplement ni la façon de faire ou les motifs.

Charlie a le droit d’être bien dans sa tête, bien dans sa peau et d’accepter ses courbes. Si un jour elle décide de faire un régime, ce sera avant tout pour elle pour son corps et l’amour de soi.

L’obésité en tant que telle est très peu critiquée. C’est-à-dire que oui, on peut accepter ses courbes. L’idée d’avoir des modèles et une communauté comme fat fashion est bonne, mais gardons notre esprit critique. Elle souligne le besoin d’un modèle plus hétérogène avec différentes formes de corps et comment le mettre en valeur.

Quand Cal, un garçon populaire du lycée, fait mine de s’intéresser à elle, Charlie qui a déjà un coup de cœur pour lui est tout en joie. Elle se lance à cœur perdu dans cette relation. Sa mère lui dit pourtant de se méfier. Charlie pense qu’elle fait référence à son poids. Pourquoi un gars comme Cal ne pourrait-il pas l’inviter au bal ?

Dans cette année de lycée, elle va apprendre à s’ouvrir, à s’ouvrir aux garçons et malheureusement elle ne va pas avoir que de bonnes expériences.

Je ne reviendrai pas trop dessus parce que je n’ai pas envie de vous spoiler. En même temps, elle va aussi faire de belles rencontres, sa relation aux autres va évoluer et elle pourra apprendre à s’affirmer et s’accepter. Ces thématiques sont plutôt chouettes et très cocooning finalement. L’auteure veut rester légère.

En résumé

Un roman est très sympa, car l’on attaque plusieurs thématiques comme la peur de la différence, les corps non conformistes, le harcèlement scolaire, mais aussi les relations toxiques. J’aurais aimé que cette dernière soit un peu plus développée et la fin plus corsée, car c’est comme si l’auteure avait abandonné l’idée en cours de route.

Note

Note : 4 sur 5.

Citation

« – C’est ça, fais ta maligne, Charlie, mais c’en est trop ! s’exclame-t-elle. J’essaye d’accomplir quelque chose de sympa. Quelque chose de bien. Et c’est comme ça que tu me remercies ?
– Sympa ? Bien ? (J’éclate de rire et ça sort de ma bouche comme si c’était du venin.) Tu veux juste me mettre la honte ! T’es en plein délire.
– Et tu es en plein déni ! Tu essayes de te convaincre que tu es heureuse, mais je sais que ce n’est pas le cas. Tu ne vas pas bien.
– Je ne suis pas malade, maman, je suis juste grosse !

Ma mère a un mouvement de recul quand le mot qu’on ne doit pas prononcer sort de ma bouche.
– Ne dis pas ça.
– Mais c’est vrai! Je suis grosse. (D’un geste de la main, je désigne mon corps.) Et c’est O.K., maman. J’ai le droit d’être grosse.
– Non, Charlotte. Ce n’est pas O.K. Ce n’est pas sain. Et je sais de quoi je parle.
– Ne me fais pas la morale à propos de ce qui est sain ou non. Tu vends des boissons protéinées, qui font partie d’un système de vente pyramidale bizarre, pour le plaisir. Tu ne manges pas de vraie nourriture (…)»

     

Synopsis

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Jonas n’est pas encore chroniqué désolée, j’ai un peu de retard !

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C’est son premier livre, je la suivrais donc de près.

Résumé en image

Temps de lecture

7–10 minutes

Bonne lecture !

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