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Café Engel T1 Une nouvelle ère d’Anne JACOBS

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Mon avis

Le premier livre d’Anne Jacobs à avoir rejoint ma PAL est « La villa des étoffes ». C’est son roman bestseller. Je l’ai acheté l’année dernière et je n’ai jamais pu me lancer, car j’avais mes services presses à lire et des chroniques à rédiger. Mes lectures personnelles sont vite passées au second plan. Je n’accepte plus que des services de presse format papier ou des suites de saga que j’ai vraiment envie de lire. Cela a réduit mes services de presse, mais ce n’est pas assez pour me dévouer à mes lectures personnelles. Entre-temps, une masse critique privilégiée m’a proposé de lire ce premier opus d’une nouvelle saga de l’auteure. Je me suis lancée sans attente et sans point de comparaison.

Ma lecture m’a vite transportée, j’étais passion et désespoir auprès de Hilde et espoir et combativité aux côtés de Luisa. Je me battais sur les champs de bataille auprès de Heinz, faisais des projets de fugue avec Jean-Jacques et rêvais de liberté avec Julia. 

Anne Jacobs nous construit un roman choral sous fond de Seconde Guerre mondiale. Cependant, celui-ci démarre vers la fin de la guerre, effectivement, elle avait envie de parler de l’Allemagne vaincue. C’est souvent que les romans sur la Seconde Guerre mondiale finissent avec l’Armistice. Pourtant la fin de la guerre, c’est le début d’une nouvelle vie. Tout est à reconstruire. Les soldats allemands doivent payer leur crime. Les soldats américains occupent les territoires allemands. L’Armée rouge continue sa marche vers Berlin. 

La famille d’Else tient le Café Engel depuis des générations, elle ne l’a pas abandonné durant la guerre. Il a tenu pendant les bombardements, seul immeuble encore debout sur l’avenue Guillaume. La guerre est finie, il est temps de rouvrir ses portes. Hilde est décidée, si elles ne le font pas maintenant, elles seront vite éclipsées par la concurrence. Else est réticente. Comment faire ? Elles ont à peine de quoi manger ? Julia est enfin libre, mais toujours un peu folle. Addie est à ses pieds. S’ils ne s’y mettent pas tous, le projet risque de prendre l’eau. 

Luisa perd son père, la reconnaissance de sa famille. La guerre éclate et sa mère et elle ont du mal à joindre les deux bouts. Comment faire ? Coudre pour payer le logement ? Se faire engager dans un café pour servir. Elle est en Allemagne de l’Est. La nouvelle que les Russes avancent sur le front est parvenue à leur oreille. Que convient-il de faire ? Les Russes violent femmes et enfants et tuent sans distinction aucune. Anne-Marie parle de son frère qui tient un café à Wiesbaden. Peut-être que ce sera leur voie de sortie ? 

Si le début m’a paru plus commun, les personnages ont su faire vibrer ma corde sensible. Hilde est sa langue bien pendue ou encore Luisa est sa douceur. J’avais envie de connaître la suite de leur aventure. C’est seulement à la fin de la guerre que l’Histoire s’est faite plus croustillante et intéressante. La Seconde Guerre mondiale a fait partie de mon programme scolaire, mais l’après-guerre non. Le point de vue du vaincu n’est plus une nouveauté. Comme partout, l’Allemagne a eu des Justes, ou des opposants au régime. La littérature s’était déjà intéressée à cela : « La voleuse de livre de Markus Zusak » ou encore « Un goût de cannelle et d’espoir de Sarah McCoy ».

L’après-guerre chez les vainqueurs se solde pour la France de se réinventer l’histoire et d’oublier la France de Vichy. Puis le programme d’histoire fait un bon résumé avec ces simples mots « la reconstruction » et « la séparation de l’Allemagne ». Je ne sais si c’est par manque de temps, ou, si parce que la paix retrouvée, il n’y a plus rien à dire. 

L’évolution des personnages est belle, tendre, parfois inattendue. J’ai simplement eu du mal avec Hilde sur le tiers final. Elle est plus aigrie, indécise, mais méchante parfois. Je ne l’ai pas comprise. Elle se cherchait, mais son caractère entier a fait quelques incartades, qui expliquent peut-être mon absence de coup de cœur pour ce roman. Je vous rassure, il reste excellent. 

Anne Jacobs démontre le contraire avec son roman. J’ai hâte de retrouver nos personnages plus tard et de voir le Café Engel évoluer à travers les âges. 

En résumé

Une nouvelle ère est un roman que j’ai lu sans attente. Je l’ai dévoré et chroniqué presque aussi sec. Les personnages m’ont tour à tour surprise. L’auteure simule la vie, elle ne les chouchoute pas. Elle les pousse à se dépasser, mais aussi dans le désespoir parfois. Ses choix scénaristiques ne m’ont pas toujours plus, mais ils sont d’une cruelle cohérence. Le chemin emprunté se justifie et finalement j’ai adhéré comme quoi. C’est une belle surprise. J’ai du coup hâte de découvrir « La villa des étoffes ».

Note

Note : 4.5 sur 5.

Citation

 — Le mariage a eu lieu à Noël, explique-t-elle. Par procuration, parce que Hans n’avait pas de permission. J’étais avec un prêtre, qui s’est chargé de la cérémonie. Il avait placé un casque militaire sur une bible ouverte. Et, de son côté, Hans a récité les vœux de mariage au sein de son unité, qui se trouve sur le front russe. Voilà comment nous sommes devenus mari et femme…

— Quand la guerre sera finie, nous ferons une vraie fête, déclare la tante en vidant sa tasse.

  

Synopsis

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La villa des étoffes que je compte lire prochainement 😀

Résumé en image

Temps de lecture

5 minutes

Bonne lecture !

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