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Toutes blessent la dernière tue de Karine GIEBEL

Mon avis :

Une excellente lecture !

J’ai adoré cette lecture. C’est assez bizarre de dire que j’adore un livre abordant un thème aussi grave et triste: L’esclavage moderne. Il est glaçant, sanglant et captivant… Surtout, si on sait que c’est un sujet d’actualité. Après avoir fermé ce livre (et été en retard à un rendez-vous à cause de lui), je n’ai pas pu m’empêcher de faire quelques recherches. L’interview de l’auteure augmente l’horreur et le frisson car elle explique que son roman est basé sur des interviews et des travaux de recherche.

C’est un plus mais c’est aussi terrible de se dire que peut-être pas loin de chez nous, il y a une Tama cachée quelques parts.

“Parce qu’il n’a pas encore compris que je ne suis rien.”

Tama a 8 ans quand elle est arrivée en France. Pleine d’espoir ! Elle quitte une vie de pauvreté pour la France et une éducation de meilleure qualité. Un mirage ! Enfin, c’est ce qu’on a promis à son père en l’achetant. Seulement, Tama déchante en arrivant à Paris. Elle ne voit le ciel et la ville que pour un bref instant.

“Le monde est grand, immense. Son univers, minuscule. De la taille d’une buanderie”

L’illusion ne dure qu’un instant. Tama n’est même pas son vrai nom. Mais les mauvais traitements ne se résument pas seulement à lui voler son identité, sa liberté mais aussi ses espoirs.

Je ne suis pas assez forte, pas assez courageuse. Je suis une petite esclave résignée, une enfant apeurée. Je ne suis rien.”

Dans la maison des Charendon, Tama s’occupe de tout, le ménage, le repassage, les enfants, la cuisine… Elle n’a pas un instant pour elle. Elle ne s’échappe pas malgré les mauvais traitements. Pourquoi ? Comment s’enfuir quand on ne connaît
pas le monde du dehors ? Quels sont les moyens de pressions exercées sur elle ? Tama va-t-elle s’en sortir? Va-t-on l’aider ?

Deux portraits contrastés !

L’auteure présente deux points de vue. D’un côté, on a Tama, une jeune esclave et d’un autre côté, Gabriel un homme reclu aux activités mystérieuses. Il découvre une inconnue dans sa grange. Elle est blessée. Qui est cette jeune femme ? Comment
s’appelle-t-elle ? Que fait-elle dans cet endroit reculé ? Comment est-elle arrivée là ? Qui l’a mis dans cet état ? Existe-t-il des monstres pires que lui ? Un parallèle intéressant, j’étais légèrement perdue au départ. C’était voulu, mais déstabilisant. Une note de suspense en plus !

Comment ne pas lâcher prise ?

Ce roman est noir autant être prévenu. Mais il n’est pas sans espoir, de petites lueurs ici et là qui nous laisse y croire. La.e Lectrice.eur est baladé.e entre espoirs et désillusions. Comment tout se finira ?

Protagonistes ?

Attachant, ce n’est pas le bon mot. Je dirais touchant pour certains. “Ça stimule mon imagination, et je m’invente toujours plus d’histoires. Ils croient que je suis là, dans la cuisine ou en train de repasser. Mais, en vérité, je suis ailleurs. Je me quitte et je m’envole, tel un oiseau, vers des contrées lointaines. Vers des vies exaltantes, des mondes meilleurs, où les petites filles ne dorment pas à côté des machines à laver, mais dans les bras de princes plus ou moins charmants.”
Difficile de s’identifier aux personnages, heureusement, en un sens. Ce sont les rencontres de Tama, son évolution, son imagination qui la rende réelle. Quant aux autres, ce sont leur complexité, leurs émotions qui les rendent monstrueux ou humains. Ça dépend de “qui” mais aussi du “moment”…

Une histoire, une plume et une auteure !

J’ai apprécié que l’histoire se déroule à Paris, pas trop loin de chez moi. Cela ajoute une touche d’authenticité mais aussi de frayeur, la rendant plus réelle. L’auteure a toujours cette plume fluide caractérisée par des phrases courtes. Un rythme prenant ! Je déplore seulement que la fin soit souvent la même dans les romans de Karine
Giebel. Le scénario est légèrement redondant dans les grandes lignes. Certains rebondissements étaient pour moi prévisible. Dommage car je frôle le coup de cœur!

En résumé : Une excellente lecture qui balade la.e lectrice.eur sur une corde raide entre espoirs et désillusions. Une lecture prenante et addictive ! Un frisson d’autant plus que c’est basé sur des Témoignages. Seulement, la surprise n’a pas toujours été de la partie.

Si vous êtes intéressée par le sujet, il y a l’organisation international contre l’esclavage moderne : http://www.oicem.org/

Notation : 17/20

Note : 4.5 sur 5.

Les paravers de Millina

Passionnée de livre... Fantasy, Policier et Romance :)

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6 commentaires

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