Citation :
– À Summit, vous savez, conclut-il, on vit un peu sur une planète inverse de la vôtre. Tout ce qui est source de mieux-être ailleurs s’avère plutôt une mauvaise nouvelle ici. La chaleur, comme vous l’avez compris, mais aussi les passages d’expéditions sportives ou récréatives, qui nous détournent de notre mission, de même que les contacts trop fréquents avec l’extérieur.
Il en parlait comme un astronaute aurait décrit son existence à bord de l’ISS, les visites inopinées en plus.
– Le mieux y est l’ennemi du bien, c’est ça ?– Si par « bien » vous entendez notre capacité de survie, alors oui, on peut dire ça.
Mon avis :
Je suis faible, il faut que je vous avoue tout. Si je me suis tournée vers ce livre, c’est principalement parce que l’intrigue avait lieu au Groenland, donc, dépaysement total garanti. Je précise que je n’ai pas lu les précédents tomes avec Qaannaaq, je ne me suis pourtant pas sentie perdue, même si je crois qu’il vaut mieux les lire dans l’ordre.
Quand j’en ai parlé sur une conversation dédiée à la lecture, une autre lectrice me disait qu’elle avait de gros a priori concernant l’auteur. Mo Malo est un auteur français ayant choisi un pseudonyme carrément pas français, mais ses intrigues se passent au Groenland. Est-ce qu’il n’est pas allé exploiter le filon des thrillers nordique ? Il faut dire que ça fait une dizaine d’années que les thrillers nordiques sont tendance et se vendent bien en France.
J’étais étonnée, car si un auteur français écrit une histoire qui a lieu en Amérique, personne ne se pose la question ou si ce même auteur choisit un pseudonyme américain même combat non ? Je comprenais un peu, mais pas tout à fait. J’ai décidé de laisser à l’auteur le bénéfice du doute. Rien n’empêche un Français d’avoir voyagé ou vécu au Groenland ou autre ville exotique. Et j’ai bien fait, car l’auteur arrive vraiment à transmettre un changement de paysage, une culture et des mœurs différentes. Il le fait avec des descriptions courtes et efficaces, avec des mots de vocabulaire inuit. Bref, j’avais vraiment l’impression de parcourir le Groenland au côté de son inspecteur Qaannaaq. C’est d’ailleurs ce point d’ambiance qui m’a fait tant apprécier le roman. Je me suis demandé si l’auteur s’était documenté. J’ai été surprise en lisant la postface, car en plus, de s’être documenté, l’auteur a également fait le déplacement.
J’avoue que l’ambiance a pris le pas sur l’intrigue. Elle est passée au second plan. Qaannaaq Adriensen est mi-inuit, mi-danois. Le Danemark est le pays où il a été adopté et recueilli. Il a été muté au Groenland, il y découvre ses racines et sa culture. Il est également le chef de la police locale au Groenland. Il doit organiser une réunion pour la Police Scandinave Association. Le but de cette association est de donner un coup de frein à la guerre des gangs. Les policiers, finlandais, les suédois, les danois et groenlandais s’associent et partagent les informations. Ça paraît un bon plan. Simplement, les policiers sont loin d’être enchantés par cette collaboration. Et ils vont avoir du grain à leur moulin, un des policiers arrivés au Groenland a disparu. Plus les heures passent, moins il y a de chances de le retrouver en vie. Est-ce un acte désespéré ou stupide ?
J’ai aimé les interactions entre les différents personnages. Qaannaaq est danois à l’origine. Il a maintenant deux pieds dans la culture du Groenland, mais il lui reste encore des choses à apprendre. Sa compagne, Massaq, ainsi que son second se font un devoir de parfaire son éducation. Qaannaaq est investi dans son équipe et dans sa famille. Il est facile de s’identifier à lui et de s’attacher à ce personnage un peu ours sur les bords.
En bref, c’est un thriller avec une ambiance assez glaciale. Le dépaysement est total. Quand une réunion de coopération des polices nordiques vire au cauchemar, Qaannaaq se doit d’être à la hauteur.
D’autres avis :
Tout à fait !!
Pour le dépaysement, alors.