« La première fois que Joan Bennet croisa la route de Tristan Burke, ce dernier fit irruption dans sa chambre au beau milieu de la nuit tel un chevalier des temps anciens, avec pour seule armure son pantalon et pour glaive une rose rouge.
Pourtant, son accoutrement ne suscita chez elle aucune fascination romantique… Il faut dire qu’elle n’avait que huit ans.
— Où puis-je me cacher ? l’interrogea-t-il sans préambule en jetant des regards paniqués aux quatre coins de la pièce.
Dans son lit, Joan se redressa et le dévisagea avec intérêt. Ce devait être l’ami d’Eton de son frère, celui que Douglas avait invité à séjourner chez eux pour les vacances. Les deux garçons étaient arrivés à l’heure du dîner, mais Joan, privée de souper pour avoir prononcé un vilain mot, avait manqué les présentations. Heureusement, son père lui avait apporté des petits pains en catimini, alors Joan n’était pas trop triste.  »