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Commissaire Dupin T9 Crime gourmand à Saint-Malo de Jean-Luc BANNALEC

Cher(e)s voyageurs

En me renseignant pour cette chronique, j’ai appris deux surprises qui m’ont laissé sur les fesses. Tout d’abord, l’auteur n’est pas français. Le pseudonyme ne m’a pas aidé. L’auteur est allemand. Il parle de Saint-Malo, comme d’un lieu aimé et présent sous ses yeux et encore très présent dans ses souvenirs. Deuxième surprise, le commissaire Dupin a fait son apparition sur les écrans. D’après Simplement moi, l’adaptation cinématographique ne vaut pas le roman. Une autre pseudodéconvenue, ce tome est le neuvième d’une série. C’est une pseudodéconvenue, car ça ne m’a pas dérangée. Ouf ! 

Citations :

« — On achetait quantité d’esclaves en Afrique, l’or noir, contre de la verroterie. On les revendait ensuite aux immenses plantations de cannes à sucre du Nouveau Monde en réalisant d’énormes marges.

— Oui, une terrible histoire. Qui, cependant, ne concernait pas tous les corsaires. La réalité offre de nombreuses facettes. Pensez seulement aux délices que ces marins ont rapportés en France et en Europe. Le rhum, les épices, le moka… tout ça, on le doit aux corsaires malouins. Autrefois, on pouvait humer le parfum de leurs navires avant de les apercevoir !

Dupin accorda ce point aux corsaires : si on leur devait le café, ce ne pouvait être de mauvaises gens. »

Mon avis :

Ce polar est très sympa. L’écriture est légère et fluide. L’ambiance bord de mer en fait un policier parfait pour la plage. Le découpage journalier donne un rythme et souligne l’urgence, la course contre la montre. 

L’enquête du commissaire Dupin nous emmène à Saint-Malo dans les restaurants étoilés pour une enquête peu commune. L’affaire concerne deux chefs étoilés, deux sœurs ennemies jurées. Dans une même ville, ça peut faire des ravages. Alors quand la plus jeune poignarde l’aîné sur la place du marché, l’incompréhension nous gagne. 

Le marché est rempli de témoins. Comment la cadette a-t-elle pu croire pouvoir commettre un meurtre et s’en sortir à si bon compte ? Est-ce un crime passionnel ? Était-il prémédité ? L’aîné a-t-elle provoqué la cadette ? Est-ce une histoire d’étoile ou d’argent ? Notre commissaire a plein de questions et pas l’ombre d’une réponse. La meurtrière quant à elle n’est pas prête à l’aider. Depuis sa garde à vue, elle n’a pas prononcé un mot. Les interrogations s’accumulent. Un jour passe, et un autre cadavre, cette fois-ci ça ne peut pas être la cadette. Cependant la victime étant un proche des deux sœurs, il est logique de se demander s’il existe un lien entre les deux meurtres. D’autant, que celui-ci marque le début d’une longue série. Il pleut des cadavres et la police de Saint-Malo est sous l’eau. Elle demande au commissaire Dupin et à d’autres enquêteurs de se joindre à l’enquête. Le commissaire Dupin réussira-t-il à faire parler la cadette ? Sait-elle qui est le coupable des autres meurtres ? A-t-elle un lien avec ces autres meurtres ? Surtout que les cadavres commencent à pleuvoir.

L’auteur nous offre un voyage de saveurs. Si vous avez l’âme d’un gastronome, vous serez également servi au niveau des saveurs. L’inspecteur principal est un fin gourmet et une bonne fourchette. Certains plats m’ont fait saliver à part les huîtres, mais bon, chacun ses goûts ! Le descriptif des plats et des restaurants offre une certaine saveur à ce dépaysement. Je me suis vu déguster des coquilles Saint-Jacques (sans être malade) et déjeuner à la table des grands chefs. 

Cependant, la description peut parfois faire l’effet d’une publicité notamment pour le Breizh Café. Une impression partagée par ma maman qui a également lu le roman. L’auteur incite et puis je connais l’enseigne pour y avoir mangé deux ou trois fois. J’y suis allée, c’est très bon, mais un peu surcoté. Oui, les crêpes sont très bonnes, savoureuses et recherchées, mais elles le sont aussi ailleurs pour un prix beaucoup plus raisonnable et une ambiance chaleureuse. Et je ferme la parenthèse. 

L’auteur nous permet d’apprécier dans les remparts de Saint Malo et son histoire. La ville corsaire a son lot de surprises. Saint-Malo, c’est aussi des souvenirs. Les descriptions de l’auteur les ont ravivés. J’ai bien apprécié ce point. 

Alors qu’est-ce qu’il ne l’a pas fait ? Pas grand-chose, à part que j’ai ressenti une certaine distance avec le commissaire Dupin. Il est sympathique, mais pas de point d’attachement particulier. Les personnages impliqués dans le meurtre ne sont pas plaisants ou sympathiques, mais aucune empathie ! Je n’avais ni envie de les défendre ni peur de la déconvenue si l’un d’entre eux était coupable. 

En bref, c’est une intrigue d’un genre différent comme les polars à l’ancienne sans description pleine d’hémoglobine et plus centrée sur l’enquête. Une lecture parfaite pour un lecteur qui cherche avant tout le dépaysement et une lecture légère. Jean-Luc Bannalec est un auteur étranger qui écrit très bien sur la France. On ressent l’amour et l’admiration pour notre grande gastronomie. Les personnages manquent de profondeur et cela a eu un impact sur ma lecture.

Note : 3.5 sur 5.

Les paravers de Millina

Passionnée de livre... Fantasy, Policier et Romance :)

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