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Cinq année de ma vie d’Alfred et Lucie DREYFUS

Cher(e)s voyageur(e)s,

Ce livre audio est lu à deux voix : la correspondance entre Alfred Dreyfus et sa femme, Lucie, durant son emprisonnement. Les lettres de Lucie sont lues par la douce voix d’Émilie Moget et celles d’Alfred sont lues par Alexandre Cardin. Ils s’approprient le texte et essaient de transmettre des émotions à leurs auditeurs et auditrices. J’ai senti le désarroi face à l’absurdité de la situation, la lassitude, mais aussi l’amour qui lie ses deux êtres. Ses émotions rendent le récit poignant. Je me suis indignée avec Alfred, j’étais désespérée avec Lucie et je croisais les doigts pour un destin plus radieux. Rien que pour cela, je peux dire que c’est une très bonne écoute. 

Audio :

Mon avis :

Cette correspondance est également l’occasion d’en apprendre plus sur un événement historique, sur une injustice qui a bousculé l’opinion publique et aussi de comprendre comment cela a pu se produire. À l’heure actuelle notre système judiciaire est plus complet et mieux pensé, mais des innocents finissent quand derrière les barreaux ! Nous pouvons donc nous dire que ce sont des choses qui arrivent d’autant qu’à l’époque ils étaient moins regardants. L’auditeur ne peut qu’être bouleversé à la lecture de ses lettres, car, erreur, il y a eu cependant au lieu d’un mea culpa, nous avons cinq ans de procédures plus absurdes les unes que les autres. Alfred tient bon pour son honneur. Il appelle à cor et à cri la justice. Il est indigné. Sa femme le soutient. Elle a une totale confiance en lui. C’est poignant. Les jours se suivent, les semaines passent. La force de clamer son innocence faiblit. Il pense au suicide et à la mort. Cependant, ils se raccrochent à la vie pour sa femme et ses enfants, pour laver son honneur. Parfois, le désespoir le gagne. Les réponses de sa femme se font attendre. La censure est un travail lent. L’emprisonnement d’Alfred est une guerre pour les nerfs et une torture physique. Espoir. Désespoir. Fièvre. Attente. Combat. Libération peut-être, quand ? 

Les lettres sont parfois répétitives. Les éditions Voolume n’ont pas voulu raccourcir ou enlever des lettres. C’est un choix qui se justifie, car ses lettres font d’une, partie de l’histoire et de deux, cette répétition vient souligner l’injustice et le sentiment d’incompréhension de ce mari et de sa femme dans la tempête. 

 Écouter ses lettres, c’est beau, déchirant et triste. Ce procès les a mis à mal et pourtant ils se soutiennent malgré la distance et les affres de l’emprisonnement. Alfred m’aura touché, car il souhaite épargner sa femme et en même temps il se livre sans concessions. J’ai eu l’impression qu’il la traitait en égal. S’ils s’écrivent sur le procès, ils n’oublient ni l’un ni l’autre leurs enfants. Leur amour profond pour eux est touchant et sincère. 

Il m’a manqué une préface : remettre les grandes lignes de l’Affaire, implication politique et le climat politique dans lequel ont évolué Alfred et Lucie Dreyfus. J’avoue que c’est une période que je maîtrise moins, et ma lecture de « J’accuse d’Émile Zola » date un peu. C’est parfois intéressant de partir du principe que la(e) lectrice (eur) est ignorant(e). Celui qui ne l’est pas pourra tout simplement passer la préface. 

En bref, je ne suis pas mécontente d’avoir écouté cette correspondance. La redondance m’aurait sans doute gênée si je l’avais lu, mais à écouter, on a plus l’impression qu’elle sert à quelque chose. C’est poignant et déchirant. 

Note : 4 sur 5.

Deux petits mots sur J’accuse d’ Emile Zola : J’ai eu beaucoup de mal avec L’assommoir de l’auteur, je l’avais trouvé assommant sans mauvais jeu de mots. J’ai eu de grosses difficultés à tourner les pages à avancer, trop de misère et de déchéance. Je me suis lancée dans J’accuse pour sa valeur historique. J’ai été surprise par la légèreté de sa plume, son ton caustique et sa façon d’aller droit au but. Il a dérangé, c’est certains. Il a pris des risques et surtout on le sent engagé et prêt à défendre Alfred Dreyfus et le soutenir face à l’injustice. Cet écrit montre un visage de Zola que j’ai énormément apprécié. C’est un excellent journaliste avec des qualités de coeur.

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Les paravers de Millina

Passionnée de livre... Fantasy, Policier et Romance :)

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2 commentaires

  1. Je pense que clairement il faut lire j’accuse de Zola avant. D’où le petit commentaire en bas. Je ne l’ai pas apprécié dans l’assommoir mais en tant que journaliste ses écrits sont piquants à souhait, c’est joussif. De rien ☺️

  2. Je connais très peu de choses sur l’affaire Dreyfus et bien que ce livre me tente beaucoup, je pense qu’il faudrait tout de même que je lise avant « J’accuse » de Zola.
    En tout cas, merci pour ce joli partage et donc cette découverte 🙂

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